Bruno Pelletier: caméléon couleur jazz (entrevue)
Le 19 septembre 2007 - 13:28 | Julie Rheaume [AgenceNews]
Le chanteur Bruno Pelletier vient de lancer un album jazzy. Bruno Pelletier vient de lancer son album aux couleurs jazz-pop: «Bruno Pelletier et le GrosZorchestre». Celui-ci est en magasins depuis le 11 septembre sur étiquette Disques Artiste. Showbizz.net a rencontré le chanteur mardi lors du lancement de son album à Québec.
Habituellement, un artiste sort un album et fait une tournée. Pelletier a fait le contraire. La tournée a précédé la sortie de ce disque. «C'est calqué complètement sur les années 70! Je ne suis pas un vieil hippie qui a besoin de revivre ses vieilles années! Sauf que j'ai toujours trouvé que, dans les années 70, les groupes écrivaient des chansons sur la route, en étant en tournée. Ils sortaient des disques année après année. Lorsqu'ils revenaient en studio, les chansons étaient forcément plus organiques. Elles avaient vécu déjà sur scène. C'est un peu le trip qu'on a fait avec le GrosZorchestre», raconte l'artiste.
Au départ, Bruno Pelletier et le GrosZorchestre ne devaient pas lancer d'album. «On devait faire quelques dates de spectacles. On en a fait plusieurs (finalement). Puis, on a décidé de faire un album. Par conséquent, nous possédions bien les chansons. Ça donne un disque qui s'est fait dans le plaisir et sans stress. Tout le monde connaissait bien ses partitions et jouait avec beaucoup de liberté. Ça se sent et ça s'entend», explique le chanteur.
L'album compte sept nouvelles chansons originales, trois relectures de chansons tirées du répertoire de Bruno Pelletier ainsi que des interprétations d'artistes internationaux comme «Roxanne», de The Police, ou «La chanson des vieux amants», de Jacques Brel. Selon le chanteur, le choix des chansons s'est fait tout naturellement. «Nous avons un gros répertoire en spectacle. Nous ne jouons pas toutes les chansons en show car nous en avons trop. Chaque soir, on modifie un peu le spectacle. Lorsque est venu de temps de faire le disque, je ne voulais pas d'un album de
covers. Je me suis forcé à écrire des chansons… En fait, j'avais déjà écrit certaines pièces.» Pelletier voulait offrir des chansons que les gens avaient entendues en spectacle mais aussi du nouveau matériel. «Tant qu'à lancer un disque, amenons un peu de nouveau, un peu de fraîcheur», lance-t-il.
Rencontre déterminante Les GrosZorchestre, c'est le trio de jazz de Julie Lamontagne. La jeune femme voit à la majeure partie des arrangements et à la direction musicale. Elle est entourée du contrebassiste Dave Watts et du batteur Richard Irwin. Tout ce beau monde œuvre évidemment dans le domaine du jazz mais a aussi travaillé avec des artistes pop.
Pelletier a rencontré Julie Lamontagne au début des années 2000. «Julie, à l'époque, était venue remplacer un claviériste qui était parti avec un autre artiste connu. Après cette haute trahison… C'est une joke! Le claviériste m'avait dit
J'ai une super pianiste à te présenter. Tu ne seras pas déçu. Je vais la préparer. Comme de fait, Julie est arrivée pour un de mes spectacles. Elle s'est mise à jouer et j'ai vraiment trippé. En plus, je ne savais pas l'étendu de tout son potentiel. Lorsque j'ai su plus tard qu'elle trippait jazz et que j'ai entendu son trio… Je me suis mis à suivre ce qu'elle faisait en solo. Je suis devenu fan. Une quille en faisant tomber une autre, je lui ai proposé dernièrement ce projet. J'aimais la formule de Tony Bennett ou Kurt Elling avec leurs trios. J'ai suggéré à Julie de faire Bruno Pelletier avec un trio. Elle a accepté.»
Caméléon musical Rockeur, chanteur pop, grand manitou derrière la comédie musicale «Dracula» et maintenant, crooner qui allie la pop au jazz… Bruno Pelletier a affiché plusieurs identités musicales au fil des ans.
«Je suis une bibitte», lance-t-il à la blague. «Je suis un chanteur. Chanteur rock, pop, de comédie musicale, de jazz… Je suis un chanteur. J'explore. Je suis un gars qui n'aime pas les cadres et les frontières. Je trouve ça réducteur. Je suis très content de m'associer à des gens, que ce soit dans le classique, dans le jazz, qui ont la même ouverture d'esprit et qui ont le goût de travailler avec un gars comme moi, qui n'est pas vraiment un chanteur de jazz mais qui veut y toucher… Qui n'est pas un chanteur de comédie musicale mais qui s'est retrouvé dans ce milieu-là…»
Bruno Pelletier a-t-il assouvi tous ses fantasmes musicaux? Aimerait-il toucher à d'autres styles? Il répond qu'il aimerait explorer davantage le jazz. «Je trouve qu'on reste encore en surface, en quelque sorte, avec le GrosZorchestre. On touche au jazz avec (ce trio) et le disque mais j'aimerais aller plus loin là-dedans.» Le chanteur évoque notamment la possibilité de jouer avec un big band ou d'aller dans une direction plus pointue, «plus poussée» avec des invités, «un peu moins commerciale, plus underground».
Pour l'instant, Bruno Pelletier et le GrosZorcheste jouent ensemble jusqu'en décembre. Ensuite, le chanteur commencera à répéter pour la comédie musicale «Dracula» le même mois. En janvier, celle-ci sera présentée en France, à Lyon et à Paris. En février, Pelletier sera de retour au Québec pour ensuite reprendre la tournée avec le GrosZorchestre. «J'en ai jusqu'à l'été prochain à être pas mal
loadé», dit-il.
Ce soir, le 19 septembre, le chanteur et le GrosZorchestre présentent le dernier d'une série de deux spectacles au Petit-Champlain, à Québec. Une supplémentaire aura lieu dans la Vieille-Capitale le 1e mars au théâtre Capitole. Les billets seront en vente samedi.
Pour connaître le calendrier complet de l'artiste, consultez son site Internet.
Ven 21 Sep - 0:37
